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C'est maintenant ou jamais pour connaître l'origine biologique du coronavirus !

Santé
Qu'ils émanent de l'OMS ou des autorités américaines, aucun des derniers rapports concernant les origines biologiques du SARS-CoV-2, ne permet de valider l'une ou l'autre des hypothèses : accident de laboratoire ou émergence naturelle du nouveau coronavirus... Plus le temps passe, plus les origines biologiques se dispersent. Il est pourtant crucial de les déterminer afin d'éviter les prochaines pandémies zoonotiques.
Comme l'ont rapporté différents médias, le 24 août dernier les agences de renseignement états-uniennes ont transmis au président Joe Biden le résultat de leur recherche sur l'émergence de l'épidémie.
Selon un compte-rendu préliminaire publié dans le New York Times, l'enquête ne permet pas encore de déterminer si la propagation du virus a fait suite à un accident de laboratoire ou a procédé d'une émergence naturelle impliquant un passage de l'animal à l'être humain.
Je fais partie des experts qui sont partis à Wuhan en début d’année dans le cadre de l'enquête de l'OMS (Organisation mondiale de la santé) destinée à faire la lumière sur la question de l'origine du SARS-CoV-2.
Six recommandations pour la suite de l’enquête
Notre enquête a donné lieu à un rapport, publié en mars 2021, dans lequel nous formulons plusieurs recommandations concernant les travaux à envisager ensuite.
Le 25 août dernier, avec d'autres rédacteurs de ce rapport, nous avons publié un article dans la revue Nature pour plaider en ce sens.
Nous sommes en train de perdre un temps précieux, qui pourrait être consacré à approfondir six axes de recherche en vue d'en apprendre davantage sur l'origine du coronavirus.
Les études de traçabilité supplémentaires, basées sur les rapports initiaux ayant fait état de la maladie.
Les enquêtes visant à analyser les anticorps spécifiques du SARS-CoV-2 développés par les malades vivant dans les régions où se sont déclarés les premiers cas de Covid-19.
Les enquêtes de traçabilité menées dans les communautés qui entretenaient des relations avec les fermes d'élevage d'animaux sauvages qui fournissaient les marchés de Wuhan ont souvent rapporté des preuves non concluantes de la détection précoce de la Covid-19.
Les études destinées à évaluer les risques représentés par les potentiels animaux hôtes.
Les analyses détaillées des facteurs de risque des flambées précoces, où qu'elles se soient produites...
Le suivi de toute nouvelle piste crédible.
Une course contre la montre est engagée
Le temps est un facteur essentiel s'agissant de la faisabilité de certaines de ces études.
Mais leur concentration décroit au fil du temps - analyser des échantillons prélevés maintenant chez des personnes qui ont été infectées en décembre 2019, voire avant, pourrait s'avérer plus difficile, et ce problème n'ira pas en s'arrangeant à mesure que le temps va passer.
Se baser sur l'analyse des anticorps présents dans la population générale pour faire la différence entre vaccination, infection naturelle ou infection secondaire (surtout si l'infection initiale a eu lieu en 2019) est également problématique.
Par exemple, après une infection par le virus, une gamme d'anticorps spécifiques du SARS-CoV-2, dirigés contre la protéine Spike ou contre la nucléoprotéine, est détectable pendant des durées variables, à des concentrations variables et selon des capacités de neutralisation du coronavirus variables également.
Dans le cas de la vaccination, selon le vaccin utilisé, il se peut que seuls les anticorps à détecter soient ceux dirigés contre la protéine Spike soient détectés, lesquels diminuent également au fil du temps.
Un consensus international concernant les méthodes de détection utilisées en laboratoire est également nécessaire.
Or, parvenir à un accord sur les techniques de laboratoire à mettre en œuvre dans les études sérologiques et génomiques, ainsi que sur l'accès aux échantillons et leur partage (tout en tenant compte les questions de consentement et de respect de la vie privée) prend... du temps.
Les contraintes du terrain
En outre, à Wuhan, de nombreuses fermes d'élevage d'animaux sauvages ont fermé suite à l'épidémie initiale, généralement sans aucun contrôle.
Avec la dispersion des animaux et des êtres humains qui en a résulté, il est de plus en plus difficile trouver des preuves biologiques chez les uns ou les autres de la propagation précoce du coronavirus.
Heureusement, certaines analyses peuvent quand même encore être menées.
Il est important d'analyser la progression ou les résultats de ces études menées par des experts locaux qu'internationaux, mais aucun mécanisme permettant ce type de vérification n'a encore été mis en place.
Depuis le mois de mars et la publication du rapport de l'OMS, de nouveaux éléments sont apparus.
Ceux-ci, tout comme les données de notre rapport, ont été examinés par des scientifiques indépendants.
le réservoir naturel du SARS-CoV-2 n'a pas encore été identifié ;
les espèces clés (en Chine ou ailleurs) pourraient ne pas avoir été testées ;
il existe des preuves scientifiques substantielles étayant l'origine zoonotique de la pandémie.
Un pas en avant, un pas sur le côté…
Si la possibilité d'un accident de laboratoire ne peut être totalement écartée, elle est hautement improbable, compte tenu des contacts répétés entre l'être humain et l'animal qui surviennent régulièrement dans le cadre du commerce des animaux sauvages.
L'Organisation mondiale de la Santé a demandé la création d'un nouveau comité chargé de superviser les futures études sur les origines du coronavirus SARS-CoV-2.