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Des effets néfastes sur l’atmosphère en cas d’utilisation massive, préviennent des scientifiques

Planète
Hydrogène
Certains voient dans l'hydrogène (H2), la solution à tous nos problèmes énergétiques. Et climatiques. L'élan est sans précédent. Mais les scientifiques nous préviennent : pour l'hydrogène, comme pour toutes les autres solutions, il faut peser le pour et le contre et veiller à une mise en œuvre durable. Une étude souligne ainsi aujourd'hui l'importance de réduire au maximum les risques de fuites de ce gaz dans notre atmosphère. Car l'hydrogène pourrait s'avérer bien plus néfaste au climat que le dioxyde de carbone (CO2). Voici pourquoi.
Ce lundi 5 avril 2022, le Giec, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat publiait le troisième et dernier volet de son sixième rapport consacré aux solutions qui pourraient nous aider à décarboner nos économies.
Ainsi, l'hydrogène pourrait servir "« au stockage de l'électricité dans le cadre du déploiement massif des énergies renouvelables intermittentes »" ou même "« au commerce de l'électricité entre différentes régions pour surmonter les différences saisonnières ou de capacité de production »".
Mais une étude publiée par le département britannique des Affaires, de l’Énergie et des Stratégies industrielles (BEIS) pourrait remettre l'idée en question.
L’hydrogène et son effet indirect sur le réchauffement climatique
Ce que les chercheurs soulignent, c'est d'abord qu'une augmentation de la concentration en hydrogène dans notre atmosphère - plus particulièrement dans la troposphère, la couche la plus proche du sol - diminuera la disponibilité en radicaux hydroxyles (OH).
Et finalement, même si nous parvenions à réduire nos émissions de méthane, sa concentration dans notre atmosphère pourrait ainsi continuer d'augmenter - dans le cas où les fuites de H2 seraient totalement incontrôlées.
Autre gaz à effet de serre que les chercheurs s'attendaient potentiellement à voir impacté par la présence d'hydrogène dans l'atmosphère : l'ozone (O3) troposphérique.
Une augmentation de la concentration en H2 dans notre atmosphère ne devrait pas non plus avoir d'effet significatif sur l'ozone stratosphérique.
Celui qui, cette fois, nous protège des rayonnements ultraviolets dangereux qui nous arrivent du Soleil.
En revanche, plus d'hydrogène dans l'atmosphère fera bien monter la concentration en vapeur d’eau (H20) dans la stratosphère.
Si la concentration en H2 devait augmenter de 1,5 ppm - le scénario à fortes fuites -, la concentration en vapeur d'eau pourrait augmenter de plus de 1 ppm.
Les effets de l’hydrogène sur les températures
En conclusion, les chercheurs notent que l'adoption de l'hydrogène comme vecteur d'énergie pourrait certes réduire les émissions de CO2 et offrir ainsi des avantages climatiques significatifs.
Selon les calculs, une augmentation de la concentration en hydrogène - de l'ordre de 1,5 ppm - "« prise seule »" ferait monter les températures mondiales de 0,12°C - sans tenir compte des effets de la réduction des émissions de CO2 associée.
Tenant compte de toutes ces nouvelles données et incluant les effets indirects sur les gaz à effet de serre, les chercheurs montrent finalement que le potentiel de réchauffement global (PRG) de l'hydrogène sur 100 ans est de l'ordre de 11.
Même si les chercheurs reconnaissent que des incertitudes majeures demeurent quant à l'ampleur du puits d'hydrogène dans le sol, ils appellent à faire de la limitation des fuites d'hydrogène, une véritable priorité.
Pour aider à cela, une autre étude également publiée par le BEIS fait le point sur les risques de fuite tout au long de la chaîne de production, de transport, de stockage et d'utilisation de l'hydrogène.
Traquer les fuites
L'étude classe également les modes de transport de l'hydrogène selon les pertes qu'ils occasionnent.
Et on apprend que près de 3 % de l'hydrogène est encore perdu au niveau des piles à combustible.