La présence de sels et de molécules organiques confirmée sur Ganymède
sciences
Découverte en 1610 par l’astronome italien Galilée, Ganymède est la plus grosse lune du Système solaire, en orbite autour de Jupiter.
En dehors du fait qu’elle n’orbite pas autour du Soleil, Ganymède présente de nombreuses caractéristiques planétaires : elle est par exemple plus grosse que la planète Mercure, et présente une structure totalement différenciée, c’est-à-dire que les matériaux les plus denses sont concentrés au centre.
La mission Juno prolongée pour percer les secrets des lunes de Jupiter
Lancée par l’Agence spatiale américaine en 2011, la sonde Juno était initialement conçue pour étudier Jupiter, et notamment ses couches internes et la composition de son atmosphère.
La mission est d’abord prolongée de 2018 à 2021, puis de 2021 à 2025 (ou jusqu’à la fin de vie de la sonde), où elle est alors lancée en direction de certaines lunes de Jupiter, dont Europe et surtout Ganymède.
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Le 7 juin 2021, la sonde Juno de la Nasa s’est rapprochée de Ganymède, la lune de Jupiter.
Initialement construit pour sonder les couches internes de Jupiter, le spectromètre infrarouge Jiram (Jovian Infrared Auroral Mapper) embarqué sur la sonde Juno a pu observer la surface de Ganymède et collecter des données avec une résolution jusque-là jamais atteinte – supérieure à un kilomètre par pixel.
La présence de sels et de molécules organiques confirmée
Selon les données collectées par la sonde Juno, la surface de Ganymède, majoritairement composée d’eau glacée, contient des sels minéraux, comme le chlorure d’ammonium (NH2Cl), le bicarbonate de sodium (NaHCO3) ou le chlorure de sodium (NaCl, utilisé comme sel de table).
De précieuses informations sur son océan interne
Par exemple, la présence de sels riche en ammoniac suggère que lors de sa formation, Ganymède a agrégé des matériaux suffisamment froids pour condenser l’ammoniac, tandis que la présence de sels carbonatés pourrait indiquer la présence passée de glaces riches en dioxyde de carbone.
La distribution spatiale de ces composés constitue également un indice essentiel.
Selon les scientifiques, la présence de ces composés constitue un important marqueur des interactions entre les matériaux rocheux du manteau et l’eau liquide de son océan interne, et pourrait indiquer la présence d’une activité hydrothermale dans ses profondeurs.