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Santé

L'appendice aurait un lien avec la longévité

L'appendice est une structure anatomique que de nombreuses espèces, pourtant très différentes, possèdent : de l'Orang-outan au koala en passant par le castor et, bien sûr, l'humain. Chez ce dernier, jusqu'à présent en cas d'inflammation, elle fait l'objet d'une ablation afin d'éviter l'évolution vers la péritonite. Mais, aujourd'hui, les travaux des chercheurs démontrent que ces quelques mystérieux centimètres ne sont pas si inutiles que cela.
Longtemps considéré comme une structure anatomique inutile, l'appendice fait désormais l'objet de nombreux travaux pour mieux comprendre son rôle.
Présent chez de nombreux mammifères, dont l'espèce humaine, il serait apparu au moins 16 fois au cours de l'histoire évolutive des mammifères et sa fonction confèrerait donc un avantage sélectif positif à ceux qui le possèdent.
Cette petite structure anatomique de quelques centimètres se situe dans l'abdomen, appendue au côlon, la fonction de l’appendice est longtemps demeurée mal comprise.
Selon les théories de Charles Darwin, il s'agirait même d'une structure vestigiale, inutile et dénuée de fonction.
Depuis plusieurs années, des travaux de recherche ont été menés afin d'en apprendre plus sur le rôle de l’appendice.
Par ailleurs, des chercheurs ont démontré que l'appendice n'est pas uniquement présent chez l'Homme.
Une bien mystérieuse fonction en lien avec la longévité des mammifères
Il apparaît pour la première fois chez les mammifères il y a au moins 80 millions d'années, puis au cours de l'évolution, il fait ensuite des apparitions multiples et indépendantes chez de nombreuses lignées mammaliennes, sans corrélation évidente avec le régime alimentaire, la vie sociale, ou l'environnement.
L'équipe menée par le chercheur Inserm Eric Ogier-Denis et son collègue Michel Laurin, du Muséum National d'Histoire Naturelle, s'est penchée sur la question en analysant les données de 258 espèces de mammifères dont 39 avec, et 219 sans appendice.
Ils ont ainsi montré pour la première fois que la présence de l'appendice est corrélée à un allongement de longévité maximale observée pour l'espèce.
"Pour les chercheurs, l'hypothèse la plus probable permettant d'expliquer le lien entre présence de l'appendice et longévité est que cette structure, de par sa forme, favoriserait la constitution d'un « sanctuaire bactérien" » sélectif qui permettrait de diminuer la mortalité par diarrhée infectieuse en favorisant la recolonisation rapide des espèces bactériennes essentielles à l'hôte.
L'appendice, sanctuaire bactérien du système immunitaire
"Seule l'appendicectomie réalisée sans appendicite pourrait avoir des conséquences délétères dans le contexte de pathologies inflammatoires et infectieuses intestinales "», précise Eric Ogier Denis.
Ces travaux ouvrent donc de nouvelles pistes solides pour répondre à la question controversée de la fonction de l'appendice.