Le nord-ouest américain face à une menace de séismes en cascade
Quand on parle de séisme, le souvenir du terrible événement qui s’est produit en Turquie en février 2023 est encore dans tous les esprits.
On sait aujourd’hui que les deux séismes survenus à quelques heures d’intervalles ont impliqué des failles peu profondes et interconnectées, la première rupture entraînant la seconde.
Le nord-ouest américain sillonné par plusieurs grandes failles
Comme la Turquie, l’ouest américain vit sous la menace constante de puissants tremblements de terre.
Les données montrent que la faille, dont le mécanisme est d’ailleurs similaire à celle qui a rompu en Turquie, accumule actuellement un important déficit de glissement, ce qui fait craindre un « Big One » à courte échéance.
Mais une autre menace, tout aussi sérieuse et cependant bien moins considérée, pourrait se tapir dans la partie nord de la côte pacifique américaine. Dans l’État de Washington plus précisément, à proximité de la ville de Seattle.
Une récente étude vient en effet de mettre en lumière l’existence d’un réseau de failles peu profondes, dont la dernière activité remonterait à l’an 923 ou 924, soit il y a tout juste 1 000 ans.
La connexion entre les failles aurait en effet induit, comme en Turquie, un transfert rapide de contraintes, entraînant une déstabilisation des autres failles et leur rupture.
Des failles connectées et rompant en cascade
Un schéma qui a toutes les chances de se reproduire dans le futur, et qui n’est actuellement pas pris en compte dans les modèles de risque sismique de la région. C’est l’étude des arbres qui a apporté cette réponse et plus précisément la dendrochronologie.
En comparant les cercles de croissance d’arbres vivants et morts dans la région, les scientifiques ont pu déterminer quand exactement a eu lieu les derniers séismes sur ces failles.
Des arbres morts tous en même temps
Il apparait en effet que la dernière rupture sur la faille de Saddle Mountain a entraîné la déviation d’un ruisseau, menant à la formation d’un nouveau lac au milieu d’une forêt.
L’analyse dendrochronologique de ces troncs a été comparée à celle d’autres arbres ailleurs dans la région, victimes de glissements de terrain produits par la rupture de la faille de Seattle.
S’il y a 1 000 ans, l’impact de cet événement n’a certainement pas eu un impact significatif sur les populations précolombiennes occupant la région, une répétition de ce scénario à l’heure actuelle serait bien plus désastreuse.