Le réchauffement climatique s’accélère en raison d’une sensibilité au CO2 plus forte que prévue !
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Dans les années 1960 déjà, Roger Revelle, un océanographe américain, avait compris : « En brûlant des combustibles fossiles, nous menons une vaste expérience géophysique qui ajoute du dioxyde de carbone (CO2) dans l'air ».
Ainsi, si nous voulons limiter ce réchauffement, il ne semble tenir qu'à nous de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.
Mais, aujourd'hui, James Hansen, qui est probablement l'auteur de la toute première déclaration importante au monde au sujet du réchauffement climatique anthropique -- c'était en 1988, devant le Sénat américain -- suggère que cela pourrait ne pas être suffisant.
Une question de sensibilité du climat
La sensibilité climatique au CO2, c'est le nom que les scientifiques donnent à la hausse de température qu'ils associent avec un doublement de la concentration du gaz à effet de serre dans notre atmosphère.
En s'appuyant sur des données paléoclimatiques plus précises, James Hansen, désormais chercheur à l'université de Columbia (États-Unis), affirme, dans la revue Oxford Open Climate Change, que notre climat est plus sensible au CO2 que le pensaient jusqu'ici les climatologues.
Alors que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec) retenait la valeur de +3 °C -- comprenez qu'un doublement du taux de CO2 dans l'air mènerait à une hausse des températures mondiales de +3 °C --, les travaux de James Hansen concluent à une sensibilité climatique de... +4,8 °C !
L'autre point crucial que souligne l'équipe de l'université de Columbia, c'est celui du rôle des aérosols. Et dit aussi risques -- y compris mortels -- pour la santé humaine. C'est en tout cas ce qu'annonce James Hansen.
Moins d’aérosols pour une meilleure qualité de l’air, mais pas pour le climat
De quoi nous amener à franchir le seuil du 1,5 °C de réchauffement au cours de cette décennie.
Il y a 10 ans, James Hansen évaluait déjà le déséquilibre énergétique de notre Terre -- le surplus d'énergie absorbée en provenance du Soleil par rapport à l'énergie thermique renvoyée vers l'espace par notre Planète -- à 0,6 watt par mètre carré (W/m2).
Réduire nos émissions et opter pour la géoingénierie ?
Dans ces conditions et à la veille de la tenue de la COP28 le chercheur appelle à l instauration rapide d une taxe nationale croissante sur le carbone...
...avec un droit aux frontières sur les produits provenant de pays sans taxe carbone ainsi qu un soutien à l énergie nucléaire moderne pour compléter les énergies renouvelables
Même si ces mesures sont appliquées, James Hansen estime que le réchauffement climatique atteindra des niveaux dangereux. Ainsi, selon lui, nous devrions également mener des recherches sur des actions temporaires et ciblées visant à remédier à l'énorme déséquilibre énergétique de notre Terre.