Pourquoi nous nous trompons sur ce que doit être un été « normal » ?
planete
Après l'été historique de 2022, marqué par quatre vagues de chaleur dont une canicule très précoce, une sécheresse à l'étendue record, et des incendies majeurs, 2023 ne prend pas exactement la même tournure.
Un temps estival en France correspond bien entendu à une période globalement plus chaude et plus lumineuse que le reste de l'année, mais ces trois mois (juin, juillet, août) comportent des variations naturelles.
Juin, des gelées matinales encore possibles il y a quelques années
En juin, le beau temps n'est jamais garanti en France : il pleut en moyenne 8 jours par mois à Paris (soit un quart du mois), 7 à 10 jours dans le sud-ouest et les Alpes, et 9 à 10 jours dans le Grand Est (soit un tiers du mois).
En juillet, une météo classique est marquée par de la chaleur, parfois forte, et des orages. Un pic de chaleur n'a rien d'étonnant, mais la répétition de températures extrêmes témoigne de ce que les météorologues appellent une anomalie.
10 jours de pluie en moyenne en juillet
Août, un mois très variable niveau températures
En août, les températures sont à peu près égales à celles de juillet, mais les relevés des dernières années montrent que le temps est plus variable : le mois peut être anormalement chaud de manière extrême (comme en 1997, 2003 et 2022), mais aussi anormalement frais (comme en 1985, 2002, 2008 et 2014).
Il pleut en moyenne 7 jours à Paris ou encore 10 dans la région Grand Est : il n'est pas anormal d'avoir une semaine entière de temps pluvieux au cours d'un mois d'août, même si ces statistiques de pluie peuvent aussi être liées à des journées orageuses dispersées dans le mois.
Au final, l'été n'est pas, à la base, une période uniforme de plein soleil avec des températures supérieures à 30 °C partout en France pendant toute la durée des vacances scolaires : cette vision erronée est largement influencée par les récents (et trop nombreux) étés fortement marqués par le réchauffement climatique.
Article de Karine Durand, écrit le 2 août 2023. Depuis février 2022, absolument tous les mois se sont terminés avec un excédent de température.
Comment expliquer la fraicheur de cet été en plein réchauffement climatique ?
Jet stream et dépressions à l'origine d'une période automnale
Fortes pluies, coup de vent au nord-ouest, en limite du seuil de tempête, et surtout, fraîcheur généralisée vont ternir le moral des vacanciers pendant plus d'une semaine.
Après un dôme de chaleur en juillet, il semblerait que le mois d'août débute avec un « dôme de fraîcheur » : ce terme n'existe pas en météo, mais correspond au ressenti d'une partie des Français.
Une boucle va descendre jusqu'au sud de la France et en Espagne, laissant la masse d'air froid descendre également sur l'ensemble de notre pays.
Pour autant, ce type de basculement dans des conditions plus fraîches et humides n'est pas si anormal en plein été. La hausse des températures liée au changement climatique se produit sur le long terme, même s'il y a parfois des années plus intenses avec un véritable emballement climatique.
Malgré le réchauffement, la variabilité naturelle continue
Rappelons que le climat correspond à une moyenne de 30 ans minimum, et que le météo correspond à une période de quelques jours à quelques semaines, et jusqu'à trois mois pour les prévisions météo saisonnières.
Le réchauffement climatique nous a également habitué à des étés très chauds, très secs, et très longs, ces dernières années, au point de nous faire oublier qu'un été en France peut aussi être ponctué de périodes plus fraîches et maussades.