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Séisme au Maroc

La déformation du sol vue par satellite

SuiteàlacatastrophequiasecouéleMarocle8septembredernier,denombreusesdonnéessatellitairesontétémisesàdispositionafind'aiderl'organisationdessecoursdanslecadredelaCharteinternationale«Espaceetcatastrophesmajeures».SuiteàlacatastrophequiasecouéleMarocle8septembredernier,denombreusesdonnéessatellitairesontétémisesàdispositionafind'aiderl'organisationdessecoursdanslecadredelaCharteinternationale«Espaceetcatastrophesmajeures».
Suite à la catastrophe qui a secoué le Maroc le 8 septembre dernier, de nombreuses données satellitaires ont été mises à disposition afin d'aider l'organisation des secours dans le cadre de la Charte internationale « Espace et catastrophes majeures ».
Cette charte assure que les observations réalisées par les satellites des différentes agences spatiales sont mises librement et rapidement à la disposition des autorités et des scientifiques en cas d'événement catastrophique.
Une mesure de la déformation du sol au millimètre près
Les dégâts occasionnés par le séisme, de magnitude 6,8, sont en effet bien visibles depuis l'espace et ces données précieuses permettent aux secouristes d'identifier rapidement les zones les plus touchées et de définir les voies d'accès praticables.
Parmi ces données satellitaires, certaines vont également permettre de mieux comprendre ce qui s'est passé d'un point de vue géodynamique.
La différence entre les deux images, de l'ordre du millimètre, permet d'observer quelles sont les zones qui ont subi un mouvement du sol et de mesurer ce déplacement.
Des données qui permettront de mieux estimer le risque sismique de la région
Grâce à l'analyse de ces données, les scientifiques sauront où se rendre sur le terrain afin de réaliser des observations, voire certainement de conduire dans un futur proche des études paléosismologiques. Il y a pourtant une différence fondamentale entre les deux événements.
Alors que l'épicentre du séisme en Turquie était clairement localisé sur une limite de plaques tectoniques, comme le sont d'ailleurs l'immense majorité des tremblements de terre, le séisme marocain a été causé par le mouvement d'une faille située à l'intérieur de la plaque africaine.
L’immense majorité des séismes a lieu en limite de plaques tectoniques
Il faut en effet rappeler que, si des failles jalonnent l'ensemble de la croûte terrestre, toutes ne sont pas actives de la même manière. Le séisme en Turquie, en février 2023, est ainsi survenu à la limite entre la plaque Eurasienne et la plaque Anatolienne.
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Animation montrant les tremblements de terre depuis le XXe siècle. Ces séismes intraplaques sont cependant beaucoup plus rares que ceux survenant en limites de plaques.
De fait, ils surviennent généralement sans prévenir dans des zones considérées comme plutôt calmes d'un point de vue sismique. Depuis 1974, on ne dénombre cependant, sur l'ensemble du globe, qu'une vingtaine de séismes intraplaques avec une magnitude supérieure à 6.
Des séismes totalement imprévisibles à cause du manque de données
Le manque de données est donc criant pour ce type de séismes.
Plusieurs failles actives avaient déjà été cartographiées, présentant un potentiel pour générer des séismes de magnitude 6 voire 7.
Si une déformation est bien enregistrée dans ce massif montagneux, témoignant de sa lente élévation et donc de la présence de contraintes tectoniques, le taux de déformation est en effet extrêmement lent, de l'ordre de 1 millimètre par an.
Des séismes trop espacés dans le temps pour avoir une base de données fiable
Comment aider et faire un don pour les sinistrés marocains ?
En attendant, les secours sont toujours à pied d'œuvre pour porter assistance aux habitants de nombreux villages très isolés et désormais totalement en ruine.
Un violent séisme a secoué le Maroc vendredi 8 septembre 2023, causant d'innombrables dégâts et de nombreux morts dans cette région située dans le massif du Haut-Atlas, à proximité de Marrakech.
Les fragiles maisons en pierre de cette région agricole n'ont pas résisté aux secousses de ce séisme particulièrement puissant. Une magnitude totalement imprévisible pour cette région plutôt habituée à des événements de magnitude 4 et qui n'est pas de loin la plus active du pays.
Le plus puissant séisme jamais enregistré dans le pays
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La vidéo montre le moment du déclenchement du séisme de magnitude 6-8 frappant le Maroc. Le pays se situe au niveau de la limite de deux plaques tectoniques : l'Afrique et l'Eurasie, représentée ici par le bloc ibérique.
Une magnitude surprenante pour ce type de séisme
Le nord du Maroc est ainsi sillonné par de nombreuses failles, qui accommodent cette rencontre entre les deux continents. Le séisme d'Agadir, en 1960, avait ainsi entraîné la destruction de la ville et fait environ 15 000 morts.
Même si l'événement est lié à la collision entre l'Afrique et l'Europe, dans le cas présent, il est plus juste de parler de séisme intraplaque. Or, les taux de déformation dans cette région sont très lents, de l'ordre du millimètre par an, voire moins.
De nombreuses petites répliques enregistrées
Quoi qu'il en soit, l'étude postérieure de cet événement devrait permettre de mieux comprendre le fonctionnement de ce type de séisme et d'actualiser le niveau de risque sismique de la région, permettant aux autorités marocaines de prendre les mesures adéquates, notamment en matière de conception du bâti.
De petites répliques sont déjà enregistrées et les scientifiques appellent à la vigilance car même s'il s'agit de plus faibles magnitudes que celle du séisme principal, ces nouvelles secousses ont la capacité de faire tomber des bâtiments déjà fragilisés.