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Planète

Surprise ! Le champ magnétique de la Terre obéirait à un cycle de 200 millions d'années

Les résultats d'une nouvelle étude de l'université de Liverpool fournissent une preuve supplémentaire de l'existence d'un cycle d'environ 200 millions d'années en ce qui concerne l'intensité du champ magnétique de la Terre, voire de ses inversions.
Cela fait plusieurs siècles que l'on sait que le champ magnétique de la Terre varie dans l'espace et dans le temps à l'échelle humaine.
Mieux, des variations de ce champ à l'échelle de l'année et même du siècle furent aussi identifiées localement.
Lors d'une réunion en 1828, le grand naturaliste et explorateur allemand Alexander von Humboldt avait quant à lui suggérer au grand mathématicien, astronome et physicien Carl Friedrich Gauss de s'intéresser au magnétisme, ce qui le conduisit à trouver le moyen de mesurer son intensité en plus de sa direction.
Gauss fit d'autres contributions importantes à l'étude du magnétisme terrestre, mais jusqu'au début du XXe siècle tout semblait indiquer que le champ magnétique de la Terre était stable en moyenne et correspondait en gros à celui d'un dipôle magnétique comme celui généré par une barre aimantée, ou mieux dans le cas présent, une sphère uniformément aimantée.
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"Mais, en 1905, Bernard Brunhes (prononcez « brugne »), jeune physicien français sortant de l'École Normale Supérieure et intéressé à la "physique du Globe et en particulier au champ magnétique terrestre, découvre que des coulées de laves anciennes ont des aimantations dont les directions diffèrent sensiblement de celles du champ magnétique actuel.
Depuis lors, les géophysiciens ont effectué une plongée de plus en plus profonde et précise dans les archives magnétiques de la Terre et y ont fait la découverte de nombreuses inversions magnétiques mais se produisant plutôt de façon chaotique, même si la question de l'existence de certaines périodicités a fait surface de temps en temps.
Des inversions magnétiques cycliques ?
L'article expose les travaux d'une équipe internationale de géophysiciens menée par des chercheurs de l'université de Liverpool qui ont fouillé les archives paléomagnétiques de la Terre en utilisant en particulier une nouvelle technique mise au point par des membres de cette université.
Les mesures magnétiques ont concerné des échantillons de lave provenant de coulées dans l'est de l'Écosse et elles ont été combinées à des mesures ailleurs sur Terre, notamment en Sibérie.
L'ensemble des mesures passées en revue s'étend sur une période allant de 200 à 500 millions d'années dans le passé et collectés au cours des 80 dernières années.
Selon les paléomagnéticiens, l'analyse de ces mesures révèle qu'il y a entre 332 et 416 millions d'années, l'intensité du champ magnétique de la Terre était inférieure au quart de ce qu'elle est aujourd'hui, et qu'une période similaire de faible géomagnétisme existait il y a environ 120 millions d'années.
"Comme on a l'habitude d'appeler « Paléozoïque" » l'ère géologique qui s'étend de -541 à -252,2 millions d'années, les géophysiciens ont introduit le terme de dépression dipolaire du Paléozoïque moyen (MPDL pour Mid-Palaeozoic Dipole low en anglais).
À strictement parler, les chercheurs expliquent donc avoir mis en évidence un cycle probable d'environ 200 millions d'années dans l'intensité du champ magnétique terrestre, pas dans son signe.
Mais, selon eux, cela a des implications pour les inversions magnétiques car on sait qu'un affaiblissement du champ magnétique précède souvent une inversion magnétique.
Il est intéressant de se rappeler qu'il existe un cycle de 400 millions d'années en ce qui concerne la dérive des continents, le cycle de Wilson.
Il est intéressant de se rappeler aussi que c'est pendant le MPDL que s'est produite l'extinction du Dévonien, l'une des cinq extinctions massives de la vie animale et végétale enregistrées au cours de l'histoire de la vie sur Terre.